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Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/198

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pour s’informer de sa santé, Pierre disparut par la porte restée ouverte.

Quand on s’aperçut de son départ, on s’étonna. Jean mécontent, à cause de la jeune veuve qu’il craignait blessée, murmurait :

— Quel ours !

Mme Roland répondit :

— Il ne faut pas lui en vouloir, il est un peu malade aujourd’hui et fatigué d’ailleurs de sa promenade à Trouville.

— N’importe, reprit Roland, ce n’est pas une raison pour s’en aller comme un sauvage.

Mme Rosémilly voulut arranger les choses en affirmant :

— Mais non, mais non, il est parti à l’anglaise ; on se sauve toujours ainsi dans le monde quand on s’en va de bonne heure.

— Oh ! répondit Jean, dans le monde c’est possible, mais on ne traite pas sa famille à l’anglaise, et mon frère ne fait que cela, depuis quelque temps.