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Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/209

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sine, s’en vint, souriante, sur sa porte, et tendit la main aux deux dames qui hésitaient devant le marchepied trop haut.

Sous une tente, au bord de l’herbage ombragé de pommiers, des étrangers déjeunaient déjà, des Parisiens venus d’Étretat ; et on entendait dans l’intérieur de la maison des voix, des rires et des bruits de vaisselle.

On dut manger dans une chambre, toutes les salles étant pleines. Soudain Roland aperçut contre la muraille des filets à salicoques.

— Ah ! ah ! cria-t-il, on pêche du bouquet ici ?

— Oui, répondit Beausire, c’est même l’endroit où on en prend le plus de toute la côte.

— Bigre ! si nous y allions après déjeuner ?

Il se trouvait justement que la marée était basse à trois heures ; et on décida que tout le monde passerait l’après-midi dans les rochers, à chercher des salicoques.

On mangea peu, pour éviter l’afflux de sang à la tête quand on aurait les pieds dans l’eau. On voulait d’ailleurs se réserver pour le dîner,