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Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/310

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Il eut grand’peine à faire asseoir les quatre personnes dans sa petite demeure, et il sauta sur son lit. Par la porte restée ouverte on voyait passer une foule nombreuse comme celle d’une rue un jour de fête, car tous les amis des embarqués et une armée de simples curieux avaient envahi l’immense paquebot. On se promenait dans les couloirs, dans les salons, partout, et des têtes s’avançaient jusque dans la chambre tandis que des voix murmuraient au dehors : « C’est l’appartement du docteur. »

Alors Pierre poussa la porte ; mais dès qu’il se sentit enfermé avec les siens, il eut envie de la rouvrir, car l’agitation du navire trompait leur gêne et leur silence.

Mme Rosémilly voulut enfin parler :

— Il vient bien peu d’air par ces petites fenêtres, dit-elle.

— C’est un hublot, répondit Pierre.

Il en montra l’épaisseur qui rendait le verre capable de résister aux chocs les plus violents, puis il expliqua longuement le système