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Page:Maupassant - Poètes, paru dans Gil Blas, 7 septembre 1882.djvu/4

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percer sa tristesse :


Mon rêve est mort, sans espoir qu’il renaisse.
Le temps s’écoule, et l’orgueil imposteur
Pousse au néant les jours de ma jeunesse
Comme un troupeau dont il fut le pasteur.


Cette malchance invincible l’a poursuivi jusqu’après sa mort. Ses vrais amis (j’entends les amis de l’artiste) espéraient que l’inauguration du monument qu’on vient d’élever à sa mémoire serait l’occasion d’un réveil de sa gloire endormie. Tous seraient venus parmi les poètes : Banville, Silvestre, Sully Prudhomme, Bourget, Catulle Mendès, Richepin, Coppée, Bouchor, etc. Et que de romanciers, que de journalistes, que d’auteurs dramatiques, vieux amis du mort, ou admirateurs fidèles, auraient voulu se réunir autour de son buste ! Rouen, Rouen même, semblait prête à célébrer pompeusement son enfant disparu. Les autorités offraient leur concours.

On s’est contenté d’une cérémonie piteuse, par suite, dit-on, de je ne sais quelles questions d’amour-propre local, ou peut-être grâce simplement à la maladresse de