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MUSOTTE

Jean.

Ça ne suffit pas. Moi, j’ai cherché quelque chose qui fût particulièrement agréable à vos goûts… Savez-vous ce que j’ai trouvé ? C’est bien simple. Je vous prie, madame, de vouloir bien accepter ce porte-feuille qui contient quelques billets pour vos toutous abandonnés. Vous pourrez établir dans votre asile quelques niches supplémentaires, et vous me permettrez seulement d’aller caresser de temps en temps ces pensionnaires nouveaux, à la condition que vous ne choisirez pas les plus méchants pour moi.

Madame de ronchard, flattée dans sa manie.

Mais… merci bien, monsieur. C’est gentil de penser à mes pauvres bêtes.

Léon

Diplomate, va !

JEAN.

Rien d’étonnant, madame. J’ai pour les bêtes beaucoup d’amical instinct. Ce sont les frères sacrifiés de l’homme, ses esclaves et sa nourriture, les vrais martyrs de cette terre.

Madame de Ronchard. Ce que vous dites là est fort juste, monsieur. J’y ai souvent songé. Oh ! les pauvres chevaux, battus par les cochers dans les rues !

Léon

Et le gibier, ma tante, le gibier affolé, tombant