Aller au contenu

Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
musotte.

Martinel.

Moi, j’irais ! et vous ?

Léon, résolument.

Moi aussi.

Martinel.

Mais votre sœur ?

Léon, tristement, s’assied devant le table.

Oui, ma pauvre petite sœur. Quel chagrin !

Martinel

Non, c’est trop dur, je ne lui donnerai pas cette lettre. Je serai coupable, tant pis, je la sauve.

Léon.

Vous ne pouvez pas faire ça, monsieur. Nous la connaissons tous deux, cette pauvre fille, et je me demande avec angoisse si ce n’est pas de ce mariage qu’elle meurt. (Se levant.) On ne refuse pas, quoi qu’il doive arriver, lorsqu’on a eu pendant trois ans tout l’amour d’une femme comme elle, d’aller lui fermer les yeux.

Martinel.

Que fera Gilberte ?

Léon.

Elle adore Jean… mais elle est fière.