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Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/96

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musotte.



Scène VIII.


MARTINEL, JEAN, LÉON


Jean, arrivant vivement par le fond.

Qu’y a-t-il, mon oncle ?

Martinel.

Tiens, mon pauvre garçon, lis ça et pardonne-moi d’avoir ouvert cette lettre, j’ai cru qu’elle était pour moi. (Il la lui donne, puis le regarde lire ; Léon fait de même de l’autre côté.)

Jean, après avoir lu avec une émotion profonde,
mais contenue, à lui-même.

Il le faut ! Je le dois !… (À Martinel.) Mon oncle, je vous laisse près de ma femme. Ne dites rien avant mon retour ; mais restez ici quoi qu’il arrive. Attendez-moi. (Se tournant vers Léon.) Je te connais assez pour savoir que tu ne me désapprouves pas. Je te confie mon avenir. Adieu ! (Il se dirige vers la porte de droite. Après un regard du côté de la porte de gauche qui est celle de la chambre de Gilberte.) C’est toi qui m’as donné l’amour de ta sœur. Tâche encore une fois de me le conserver !

Il sort vivement par la droite.