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Page:Maupassant - Yvette.djvu/198

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Lévesque prononça :

— Qué que j’allons fé, à c’t’heure ?

Martin demanda :

— C’est té qu’es s’n homme ?

Lévesque répondit :

— Oui, c’est mé !

Ils se regardèrent et se turent.

Alors, Martin, considérant les enfants en cercle autour de lui, désigna d’un coup de tête les deux fillettes.

— C’est-i’ les miennes ?

Lévesque dit :

— C’est les tiennes.

Il ne se leva point ; il ne les embrassa point ; il constata seulement :

— Bon Dieu, qu’a sont grandes !

Lévesque répéta :

— Qué que j’allons fé ?

Martin perplexe, ne savait guère plus. Enfin il se décida :

— Moi, j’f’rai à ton désir. Je n’veux pas t’faire tort. C’est contrariant tout de même, vu la maison. J’ai deux éfants, tu n’as trois, chacun les siens. La mère, c’est-ti à té, c’est-ti à mé ? J’suis consentant à ce qui te plaira ; mais la maison, c’est à mé, vu qu’mon père me l’a laissée,