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Page:Maupassant - Yvette.djvu/64

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ment de jupes, pareil au bruit d’un oiseau qui s’envole.

Il demeura d’abord immobile, surpris par cette souplesse et par cette disparition, puis n’entendant plus rien, il appela à mi-voix :

— Yvette !

Elle ne répondit pas. Il se mit à marcher, fouillant les ténèbres de l’œil, cherchant dans les buissons la tache blanche que devait faire sa robe. Tout était noir. Il cria de nouveau plus fort :

— Mam’zelle Yvette !

Les rossignols se turent.

Il hâtait le pas, vaguement inquiet, haussant toujours le ton :

— Mam’zelle Yvette ! Mam’zelle Yvette !

Rien ; il s’arrêta, écouta. Toute l’île était silencieuse ; à peine un frémissement de feuilles sur sa tête. Seules, les grenouilles continuaient leurs coassements sonores sur les rives.

Alors il erra de taillis en taillis, descendant aux berges droites et broussailleuses du bras rapide, puis retournant aux berges plates et nues du bras mort. Il s’avança jusqu’en face de Bougival, revint à l’établissement de la Grenouillère, fouilla tous les massifs, répétant toujours :

— Mam’zelle Yvette, où êtes-vous ? Répondez !