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la maison dans la dune

blesse. Il n’avait plus les idées aussi nettes que de coutume. Il était un peu comme en un rêve.

Par un grand effort, il concentra son attention. Il était au bord du canal, en plein désert. La seule maison qu’il connût, au milieu de cette lande, c’était…

Sylvain eut un sursaut. Dans la brume naissante qui envahissait son cerveau, le nom de Pascaline surgit comme un phare de salut. À flots, le courage lui revint. Une force nouvelle le galvanisa. Et il se mit à genoux, se releva, attendit encore un instant, puis il reprit sa route.

Il allait plus lentement. Il était incapable de courir, maintenant. Il ne marchait que par un grand effort de volonté. Chaque pas lui coûtait une souffrance. Des répercussions douloureuses dans le ventre lui faisaient étouffer un cri, quand il butait dans l’herbe. Mais sur |’eau, dans les ténèbres, il vit le reflet sombre d’un pont qui barrait le canal. Il le reconnut. Un sursaut d’espérance lui rendit son courage. Et il repartit en avant, plus vite, maintenant qu’il approchait du but.

Sur le pont, désert et noir, il dut s’appuyer au parapet. Une sueur froide l’inondait. Des