Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 24 )

besoin de conseil, parce qu’il est une foule de détails, qui nécessitent encore une sorte de discussion : beaucoup d’idées particulières tempèrent l’idée principale ; & les opinions qui se croisent, ôtent toujours à l’autorité ce qu’elle auroit de dur : car, plus une affaire est débattue, plus il en naîtra un bon conseil.

La saine politique a banni du conseil des princes l’héritier présomptif & les princes du sang. Le souverain appelle à son conseil quiconque il en juge digne : le dernier sujet peut y être admis, si le souverain le mande. Comme, en sa présence, chacun n’a que voix délibérative, & que le roi décide seul, le dernier sujet peut être consulté par son souverain ; & chaque membre du conseil est mandé particulièrement chaque fois qu’il se présente. Là réside enfin la souveraineté, dans toute sa force & dans toute sa plénitude.

Ce dépôt, le plus honorable dont un citoyen puisse être chargé, exige les vertus nécessaires à cette grande confiance, le zèle & le secret.