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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/117

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MADAME RÉCAMIER

marbre blanc, les pendules et autres meubles ont des ornements en bronze doré, les glaces sont très-grandes ; mais tout cela convient parfaitement à un riche particulier. Je n’ai point trouvé de luxe chez elle, dans tel sens qu’on veuille l’entendre ; j’y ai vu du goût partout, et de l’élégance seulement dans un ou deux appartements. Une antichambre, deux salons de compagnie, une chambre à coucher, un cabinet, et une salle à manger, voilà tout son logement ; et certainement une petite maîtresse allemande, qui serait aussi riche, ne se contenterait pas ainsi. Encore un trait, pour prouver combien peu madame Récamier cherche à éblouir par son luxe. Lorsque nous allâmes nous promener ensemble, comme je l’ai dit plus haut, nous montâmes dans une voiture très-propre, mais simple, et attelée de deux, chevaux ; nous trouvâmes à la barrière un joli phaéton avec un très-bel attelage, qui nous attendait. Je lui témoignai ma surprise ; elle me dit : « Je n’aime pas à me montrer en ville dans cette voiture, on y attire trop l’attention. » Si c’est là de la vanité, au moins elle est cachée.

» Les journaux allemands assurent que,