Aller au contenu

Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
MADAME RÉCAMIER

de son état ; et cette circonstance si simple, si naturelle, occasionna ce conte ridicule.

» Voici encore une anecdote que rapportent les journalistes allemands. Un auteur dramatique, disent-ils, avait fait une pièce dans laquelle cette dame était tournée en ridicule ; mais le mari a acheté la pièce pour une somme assez forte. Je suis autorisé par cet auteur lui-même à démentir cette calomnie ; il ne lui est jamais venu dans l’idée d’écrire quelque chose contre madame Récamier : la vérité du fait est qu’on s’est permis, à la représentation d’une de ses pièces, quelques applications ridicules qui paraissaient dirigées contre madame Récamier ; et M٭٭٭, pour faire cesser les mauvais propos, et sans aucune spéculation basse, sans même aucune sollicitation, a eu la délicatesse de retirer sa pièce.

» On avait fait à Paris une caricature sur cette dame ; elle entra un jour dans un magasin de gravures, et on la lui offrit sans la connaître ; elle m’a elle-même raconté le fait. Elle fut surprise d’abord ; mais elle regarda cette gravure de sang-froid. « Sans doute, dit-elle au marchand, cette personne a mauvaise réputation. — Point du tout, répondit-il sur-le--