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LES RESSUSCITÉS

On ne s’attend pas à ce que j’écrive sa biographie ; elle est connue autant que celle de Voltaire ou de Jean-Jacques Rousseau. Tout le monde sait sa naissance à Nîmes, son éducation à Genève, sa jeunesse à Paris.

Cela court les dictionnaires.

Royer-Collard et Fontanes furent ses premiers protecteurs. Depuis, il a su marcher seul, — trop seul parfois. Je ne m’aventurerai pas à le suivre ; il me mènerait trop loin et là où je ne veux pas être conduit. Il me suffira d’indiquer ses principales étapes.

J’aurais désiré isoler l’homme d’État, le séparer de l’écrivain et du professeur ; mais cela est impossible. Tous les trois sont étroitement liés ; tous les trois accomplissent la même œuvre et tendent au même but, — le professeur par la leçon, l’écrivain par le livre, le ministre par le décret.

Pendant le premier Empire et pendant la Restauration on voit M. Guizot, dans toute la verdeur d’une jeunesse exclusivement vouée â l’étude, se débrouiller laborieusement et faire déjà plusieurs parts de son existence. Fonctionnaire quand il le peut, publiciste toujours, il attaque la notoriété par tous