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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/126

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LES RESSUSCITÉS

geois, non dépourvu de bonhomie. Autour de lui se presseront ses nombreux enfants, et il s’avancera, escorté de deux petits bourgeois, ses favoris, comme Louis XI entre Olivier le Daim et Tristan l’Ermite. Le plus petit des deux favoris aura un museau de renard et de grosses lunettes pleines de malice ; il se nommera Thiers. Le second, Guizot, se tiendra grave comme un pélican. Ces deux personnages aussi distincts, aussi tranchés que les types de la farce italienne, se joueront une foule de mauvais tours qui divertiront singulièrement le vieux monarque.[1] »

Le divertissement est de trop. Quoi qu’il en soit, l’élévation rapide de M. Guizot sous le gouvernement de Louis-Philippe réalisa les espérances qu’avaient conçues ses partisans. Tour à tour ministre de l’intérieur et de l’instruction publique, il apporta dans l’exercice de ses fonctions son inflexibilité d’idées et de manières. Un instant il put croire à la stabilité d’un régime qu’il avait aidé à fonder. On était en 1836. L’Académie française l’appela à elle.

  1. Les Hommes et les Mœurs sous le règne de Louis-Philippe.