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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/135

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GUIZOT

Normandie une maison champêtre où il pût venir se délasser de son labeur politique. Il ne la Voulait pas loin de ses électeurs. Le Val-Richer, situé à trois lieues de Lisieux, réalisa son idéal. C’était une ancienne abbaye, s’étendant sur une colline agréable et fertile, — bien de moines, c’est tout dire. L’apparence délabrée des bâtiments était rachetée par des points de vue très-pittoresques. « Le lieu me plut, — raconte M. Guizot dans ses Mémoires ; — la maison, située à mi-côte, dominait une vallée étroite, solitaire, silencieuse ; point de village, pas un toit en vue ; des prés très-verts ; des bois touffus, semés de grands arbres ; un cours d’eau serpentant dans la vallée ; une source vive et abondante à côté de la maison même ; un paysage pittoresque sans être rare, à la fois agreste et riant. Je me promis d’arranger commodément la maison, d’abattre des murs, de faire des plantations, des pelouses, des talus, des allées, des percées, des massifs, d’obtenir que l’administration ouvrit des chemins dont le pays avait besoin au moins autant que moi, et j’achetai le Val-Richer. »

M. Guizot, comme on voit, devient un peu poëte pour célébrer son enclos.