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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/190

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LES RESSUSCITÉS

comme moi. Je n’ai ni l’intention ni la prétention de vous rédiger un programme littéraire, mais je vous ferai remarquer que l’école à laquelle vous appartenez compte parmi ses membres des gens d’un grand talent, et que leurs œuvres les meilleures datent de l’époque où ils ont commencé à comprendre que toute l’humanité n’était pas contenue dans le torse de la Vénus de Milo ou dans un entrechat de Colombine. Croyez-le bien, mon cher monsieur, il y a autre chose ; positivement il y a autre chose.

» Vous me dites, à ce que je comprends, que vous avez essayé de vivre, et qu’il est résulté de votre tentative une petite comédie à propos de laquelle vous voulez avoir mon opinion. Le ton léger avec lequel vous parlez de votre expérience semble indiquer que cette première expérience d’existence ne vous a pas été bien pénible. Tant mieux pour l’homme et tant pis pour le poète. Mais peut-être avez-vous confondu faire la vie avec vivre, deux choses bien différentes, cher monsieur, puisqu’il y en a une que l’on fait soi-même, tandis que c’est l’autre qui vous fait.

» Je serai à votre disposition vendredi ou