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LES RESSUSCITÉS

appela Gérard de Nerval, qui fut investi des fonctions de secrétaire de la rédaction. Le Journal se vendait un sou ; il ne dura guère. — Gérard se retourna vers le théâtre ; il signa du pseudonyme de Bosquillon une parade représentée à l’Odéon, la Nuit blanche. C’était un tableau de la cour de l’empereur Soulouque ; on y voyait paraître un Basile tout blanc. Longtemps retardée par des obstacles de plusieurs natures, et défendue après quelques représentations, la Nuit blanche n’était qu’un fragment d’une grande revue embrassant les cinq parties du monde, et commandée par le directeur de l’Odéon à Gérard de Nerval, Méry et Paul Bocage. La pièce avait été faite, refaite, abandonnée. Bref, on n’en avait sauvé que l’acte de la cour d’Haïti, — où, par parenthèse, Lambert Thiboust, alors comédien, jouait un bout de rôle avec infiniment de verve.

Gérard de Nerval demeurait au coin de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, dans une maison habitée par les demoiselles Brohan. Il avait le spectacle de la place du Musée, occupée, comme on se le rappelle, par des brocanteurs et des marchands d’oiseaux.