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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/206

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LES RESSUSCITÉS

terrompre dans mon audacieux ouvrage ?

» La Figure. — Je suis le génie de l’humanité, et je veux te sauver, s’il est possible encore.

» Faust. — Que peux-tu me donner pour apaiser la soif de la science et mon penchant invincible pour la jouissance et la liberté ?

» La Figure. — L’humilité, la résignation dans les souffrances, la modération, le noble sentiment de toi-même, une mort douce, et la lumière après cette vie.

» Faust. — Disparais, fantôme ! Je te reconnais aux ruses avec lesquelles tu trompes les misérables. Va faire tes momeries devant le mendiant, l’esclave, le moine ; adresse-toi à ceux qui ont enchaîné leurs âmes, à ceux qui ont renoncé à eux-mêmes pour échapper aux griffes du désespoir. Mes forces veulent de l’espace : que celui qui me les a données réponde d’elles ! »

Ayant dit, Faust se précipite au milieu du cercle et prononce la formule magique. La porte s’ouvre, livrant passage à un personnage majestueux : c’est Léviathan, un des princes