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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/217

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GÉRARD DE NERVAL

Alors s’exécute cette scène qui a fourni le sujet de la gravure que nous avons décrite. Léviathan saisit Faust avec un rire moqueur, dépouille son âme de son corps comme on dépouille une anguille de sa peau, déchire ses membres et les disperse dans la plaine. Puis il emporte l’âme en enfer.

Dans tout cela, on le voit, il est peu question de l’imprimerie, ou il n’en est question que secondairement. La satire passe à côté. Mais en somme l’ouvrage est curieux : il accuse de l’ampleur et de l’ardeur ; il ne marchande pas avec l’horrible ; c’est bien le roman d’un Allemand mordu par la Révolution.

Gérard de Nerval a laissé de côté l’épisode du voyage en Angleterre. Il a supposé avec raison que Glocester était usé sur la scène ; en revanche, il a cherché à développer le drame du ménage de Faust, et il a agrandi l’importance philosophique de la découverte de l’imprimerie. Cette dernière préoccupation n’a eu et ne pouvait avoir qu’une action médiocre sur le public. Néanmoins il est resté un assez puissant reflet du roman sur le drame ; et nul n’était plus propre que Gérard de