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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/231

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GÉRARD DE NERVAL

duit devant le général en chef après avoir été dégagé, il demande d’être jugé selon la rigueur militaire, et les chefs ne peuvent prononcer autre chose que la mort ; au moment où le conseil se réunit pour prononcer cet arrêt, on amène des prisonniers faits dans la sortie qui a été cause de ce désordre et qui, on le comprend, a été tentée par les habitants du château. Le capitaine Brisacier, qui, en proie à des idées mystiques, ne voulait plus que mourir pour retourner au séjour féerique entrevu la nuit précédente, reconnaît avec désespoir les habitants du château qui ne sont plus que des proscrits ; le lieutenant, jaloux de son grade qui lui a nui encore dans cette affaire, raille Chavagnac qui, pour essayer de sauver son ami, avait raconté les circonstances fantastiques de la nuit. Cette ironie porte en même temps au cœur de Brisacier ; toutefois les prisonniers viennent près de lui, et une explication donnée par la margrave achève de dissiper ses doutes. En même temps la margrave lui apprend que l’électeur roi des Romains, son parent, traite en ce moment même avec Villars, et que, grâce à des concessions faites à la France, la délivrance des prisonniers est