Aller au contenu

Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
LASSAILLY

des faces inusitées, des éclats soudains, des ténèbres et des lueurs.

Son livre des Roueries de Trialph est ce que j’ai lu de plus échevelé dans ce genre, et l’effet en fut tel qu’il a pesé sur toute sa vie. La Revue des Deux Mondes, où il a écrit ensuite plus d’une page charmante et contenue, ne lui permit jamais de signer son nom, — à cause de cet antécédent.

Balzac, qui a eu pour secrétaires, quelquefois même pour ébaucheurs ou grossoyeurs de besogne, les cinq ou six plus intelligents des écrivains de ce temps-là : Edouard Ourliac, Théophile Gauthier, Laurent Jan, de Gramont, — et, dit-on aussi, Jules Sandeau ; — Balzac, qui possédait au delà de toute expression le flair, avait flairé Lassailly. « C’était, a raconté M. Amédée Achard, lorsque se préparait le tableau gigantesque de la Comédie humaine. M. de Balzac veillait sept nuits par semaine : à cette manufacture de romans il avait adjoint une fabrique de drames. Ce pauvre Lassailly, de mélancolique mémoire, celui-là même que ses amis appelaient Trialph, lui servait de secrétaire… »

Lassailly a écrit un peu partout, mais sur-