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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/260

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LES RESSUSCITÉS

maux et notre conscience les conséquences d’un duel honorable. »

La femme s’évanouit…

Trialph vient de faire voler en éclats l’épée de M. de Liadières, il ne veut pas du sang de ce vieillard !

Ce jour-là, par un hasard étrange, on guillotine un boucher sur la place de la barrière Saint-Jacques ; — la scène de guillotine est indispensable dans les romans de 1833 ; — toutes les fenêtres sont louées : à l’une d’elles, Trialph aperçoit Nanine, cette jeune fille du premier chapitre à qui il a adressé une déclaration républicaine. La société est fort belle et respire des violettes en attendant le condamné. Comme Trialph est connu pour un peu poëte, on le prie de réciter des vers, du gracieux, de l’aérien.

Trialph récite une ballade intitulée le Sylphe, — la crème de sa littérature, dit-il, la meringue de ses œuvres fugitives.

Pendant ce temps-là, Nanine a posé sur le pied de Trialph son joli soulier satiné.

C’en est fait, Trialph aimera Nanine. Il l’aime déjà.

— Au large ! s’écrie-t-il, j’aime ! j’aime !