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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/262

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LES RESSUSCITÉS

quiétudes : C’est un fou qui m’aime trop ! se répétera-t-elle pendant la danse où j’épierai les regards furtifs de ses beaux yeux noirs, presque toujours pleins de bonheur…

« Néanmoins, je consens à l’aimer ! » ajoute Trialph, en concluant.

Hélas ! cher Trialph, tu comptes sans ton ami Ernest !

Ernest est un jeune homme qui a la main heureusement gantée et qui s’est acquis je ne sais quelle grâce à jeter son lorgnon au-devant de toutes les loges d’Opéra.

Au moment où la belle société se porte aux fenêtres pour voir arriver la charrette, Ernest s’approche de Trialph et lui jette discrètement dans le tuyau de l’oreille la nouvelle de son prochain mariage — avec mademoiselle Nanine de Massy.

— Il me faut un meurtre ! murmure Trialph.

Enfin !

Je trouve, moi, que ce meurtre s’est bien fait attendre.

Le premier meurtre de Trialph, — c’est tout uniment un suicide.