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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/297

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ÉDOUARD OURLIAC

À la même époque, nous assure-t-on, Ourliac, que le démon des vers n’avait pas encore abandonné, insérait des fragments poétiques dans les recueils de madame Janet, la providence des poëtes d’alors (les poëtes d’à présent n’ont plus de providence). On veut aussi qu’il ait passé dans le feuilleton du Constitutionnel, mais pour s’y moquer des propriétaires et des lecteurs. De ce moment, et par suite de cette multiplicité de travaux, il commença à compter dans les rangs littéraires ; aussi croyons-nous devoir placer là une esquisse de sa personne.

C’était un petit homme ; il avait le teint un peu bilieux ; le sang-froid et le pétillement se succédaient sans transition sur sa physionomie, incontestablement marquée du sceau de l’intelligence[1]. À le voir, à l’écouter surtout, on aurait dit un neveu de Voltaire. C’était bien là le journaliste endiablé, l’homme du coup de griffe ; c’était bien là l’esprit parisien dans sa personnification la plus téméraire,

  1. Nous ne connaissons pas de portrait d’Édouard Ourliac. Seulement, dans une série de trois planches intitulée : Grande course au clocher académique, Grandville l’a représenté derrière Balzac.