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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/299

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ÉDOUARD OURLIAC

pas le même succès ; quelques-unes ressemblaient trop à ces bourrades que se donnent les paysans dans les fêtes de village, ou à ces espiègleries funèbres qui consistent à se revêtir d’un long, drap blanc et à venir agiter des chaînes dans la chambre d’un ami qui dort. Lui-même en est convenu de bonne foi :

Je l’avoue, un soufflet qui se trompe de face,
Au fort de son courroux Cassandre qu’on fait choir,
Un coup de pied qu’on donne ou reçoit avec grâce,
Un grand plat de bouillie en un manteau bien noir ;
Gille, en fouillant au pot, qui se brûle à la braise
Et qui lèche en hurlant ses doigts enfarinés ;
Quand celui-ci s’assied, l’autre tirant la chaise,
Et les portes toujours sa fermant sur les nez,
Sont divertissements qui me font pâmer d’aise[1].

Tout cela contribuait à le faire redouter de ses collègues, spirituels autant que lui peut-être, mais moins doués de spontanéité. Quoi qu’il en soit, de là au méchant homme qu’on a voulu faire d’Édouard Ourliac, il y a loin, très-loin. Son cœur était sain et bon. S’il n’a pas contracté d’amitiés dans les lettres, il a rencontré dans la vie privée et partagé de douces affections.

Dans un croquis très-littérairement tracé,

  1. Prologue du Seigneur Croqnignole.