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Page:Morphy - Le vampire, 1886.djvu/134

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LE VAMPIRE

chez le juge d’instruction pour l’affaire de l’Opéra. Ce sont des formalités indispensables.

— Je vous suis, fit le Docteur-Noir.

Madeleine et Flack, restés seuls, se racontèrent leur vie de domestiques fidèles et dévoués, et un lien de sympathie acheva de les unir dans une même pensée : servir le Docteur-Noir et veiller sur son fils.

— J’ai mon idée là-dessus, déclara Jean-Baptiste Flack en terminant.

Et il posa mystérieusement son doigt sur ses lèvres.


CHAPITRE IV

Le père Marius.

Vers trois heures de l’après-midi, le Docteur-Noir quittait le Palais de Justice. Il venait de satisfaire aux questions du juge d’instruction chargé d’instruire l’affaire de l’Opéra, et, en lui-même, il combinait un nouveau plan d’existence pour l’avenir.

Il comptait quitter Paris pour se fixer désormais d’une façon définitive dans sa villa de plaisance de Noisy.

Il se sentait pris d’un immense besoin de repos et de quiétude, après toutes les agitations qui venaient de troubler si profondément sa vie de savant et d’homme de bien.

Le sort de Georges, le fils adultérin de Mme Bartier, le préoccupait aussi…

Il ralentit brusquement le pas, car il venait de reconnaître, marchant courbé en deux, le pauvre vieillard vagabond qui avait été son compagnon de nuit au Dépôt.

— Vous voilà sorti aussi, mon brave homme ? lui dit le Docteur-Noir,

— Mon Dieu, oui, monsieur, ils m’ont remis dans la rue… Que vais-je devenir maintenant… Encore si je la retrouvais, elle… Mais non, c’est fini…

Le docteur Noir le regarda étonné :

— De qui parlez-vous ?

Le vieillard secoua la tête sans répondre.

Lucien Bartier suivit pendant quelques minutes le pauvre vieux, qui ne répondait plus à ses demandes, absorbé qu’il était par une idée fixe.