Aller au contenu

Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CADET.

Ne vous y fiez pas, si le sort vous traverse.
Amis du pot-au-feu, tous fuiront, s’il renverse.
Tremblez qu’un grand échec n’abaisse votre ton,
Car… plus d’un grand ministre est mort à Montfaucon.


M. DENTSCOURT.

Il faut faire une fin ; et pour nous quelle gloire,
Quand la postérité lira dans notre histoire :
« Ces deux héros sont morts ; la France les pleura ;
» L’un fut grand diplomate, et l’autre… »


LE CADET.

Et cætera.
L’histoire sur son compte en aurait trop à dire :
Pensons-le seulement, gardons-nous de l’écrire.


M. DENTSCOURT.

Qu’entendez-vous par là ? Pas tant de libertés,
Cadet : on n’aime point toutes les vérités ;
Vous avouerez pourtant que sa digne excellence
Sait fort bien travailler un royaume en finance :
On se plaint qu’en ses mains, sans s’en apercevoir,
Le monarque trompé laisse trop de pouvoir :
Mais on sait que jadis sur un autre rivage,