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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/108

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Scène III.



M. DENTSCOURT, SON FRÈRE, LE SOUS-CHEF.


LE SOUS-CHEF.

Monsieur le chef, nos invités sont là !


M. DENTSCOURT.

Déjà ? La cinquième heure à peine au château sonne ;
À cette heure jamais nous n’attendons personne.


LE SOUS-CHEF.

C’est vrai, monsieur le chef ; mais nos nobles amis
Attendaient ce repas, depuis long-temps promis ;
Et même tel d’entr’eux que l’appétit réveille,
Pour y mieux faire honneur, n’avait rien pris la veille :
Vous jugez qu’un discours sur l’impôt des cotons
N’avait nul intérêt pour des gens si profonds ;
Non plus qu’un autre encor sur les toiles écrues.
Ensuite un monnayeur a parlé de sangsues ;
— Lesquelles ? a-t-on dit. — Là-dessus, grands éclats !
Tous ont dit : La clôture ! à demain les débats !
Ces débats cependant promettaient des merveilles ;
Mais un ventre affamé, dit-on, n’a point d’oreilles ;
Tous ont fui jusqu’ici.