Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/12

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Qu’ils partent, je les abandonne,
Ces vers, poétiques enfans,
Soit qu’on leur garde une couronne
Ou qu’on enchaîne leurs accens ;
Car déjà l’horizon menace,
Et le but désiré s’efface
Parmi des nuages sanglans !


*


Qui les amoncela ? Quel effrayant murmure
A répandu l’effroi dans nos murs attristés ?
Quel monstre osa flétrir de son haleine impure
L’espoir de la patrie et de nos libertés ?
Ah ! déjà ton courage a connu sa puissance,
Et sa fureur, plus d’une fois,
A su livrer ton innocence
Aux fers dont on pare les lois.


*


Mais que dis-je ? Ces fers, ils m’attendent peut-être,
Car le monstre odieux nous a tous menacés :