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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/124

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Tu peux, jetant partout de bienfaisans regards,
Secourir le malheur, et protéger les arts ;
De la bonté royale, auguste et digne organe,
Le bien du malheureux de ton pouvoir émane,
Et le peuple en ses maux t’invoquant nuit et jour,
Entre le prince et toi partage son amour.
Cependant quelques sots viennent se plaindre encore,
Ils osent avancer que ta dent nous dévore,
Qu’un système nouveau, fatal à nos rentiers,
Alimenta la Seine et garnit les greniers.
Va, va, laisse crier les badauds au scandale ;
Tu peux dîner en paix, c’est John Bull qui régale ;
John Bull est un peu sot, il fait beaucoup de bruit,
Prend des airs mécontens, qu’aucun effet ne suit.
Parfois assez rétif, il se laisse, à vrai dire,
Par le premier faquin trop durement conduire.
Jadis il a montré qu’il était maître aussi,
Mais les temps sont changés ; vieux, il s’est adouci ;
Oui, je l’ai dit souvent, tout s’efface avec l’âge,
Tout jusqu’à la vertu, l’amour et le courage,
Tout change et tout renaît ; c’est un bien fait des cieux ;
Jeune, l’homme triomphe, il dort quand il est vieux.

Mais, grand homme, à quoi tend ce discours inutile ?
Qu’importe que ton nom soit blâmé par la ville,