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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/33

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Silence ! La Nuit veille encore,
Les arrêts du Destin ne sont pas révolus :
Mais à l’ombre qui fuit succédera l’aurore,…
Et celle d’Austerlitz ne reparaîtra plus !

Dans le palais des Czars, Napoléon repose : —
Sans doute un songe heureux, sur ses ailes de rose,
D’héroïques tableaux vient bercer son espoir : —
Il est là ! dans Moscou soumis à son pouvoir !…
Mais ce n’est pas assez : quand pour lui tout conspire,
Quand d’un nouvel éclat tout son astre a relui,
Un destin plus brillant a de quoi le séduire…
Cet empire dompté… Qu’ai-je dit ? Un empire !
Le monde entier, le monde… et c’est bien peu pour lui.


II.


Mais, qu’il rêve d’éclat ! qu’il rêve de conquête !…
Il ne dormira plus d’un semblable sommeil :
Près du chevet royal où repose sa tête,
Le malheur est debout,… et l’attend au réveil !