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Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/15

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et les ores, oui ! Pour les étrangers qui ont puisé tant de fois à cette source, oui !... Du reste, ils ne craignent point de le reconnoitrc 1, et rient bien fort de voir souvent nos écrivains s’accuser humblement d’avoir pris chez eux des idées qu’eux mêmes avaient dérobées à nos ancêtres.

Mais avant d’aller plus loin, posons la ques- tion de manière à la faire mieux comprendre, et profitons pour cela de la division indiquée par M. Sainte-Beuve, dans son excellent tableau de la poésie au seizième siècle, qui attribue à l’école de Ronsard, et non pas à Malherbe,

1 Tous les critiques étrangers s’accordent sur ce point. Citons entre mille un passage d’une revue an- glaise, rapporté tout récemment par le Mercure, et qui faisoit partie d’un article où notre littérature étott fort maltraitée : « Il seroit injuste cependant de ne point reconnoltre que ce fut aux François que l’Europe dut sa première impulsion poétique, et que la littérature romane, qui distingue le génie de l’Eu- rope moderne du génie classique de l’antiquité, naquit avec les trottveurs et les conteurs du nord do là France, les jongleurs et les ménestrels de Provence.