Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/188

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En errant font noyer les passans dans les ondes :
Jl a le museau tors et le dos hérissé
Ainsi qu’un gros m asti n des dogues pelisse.
Fuyez, peuples, fuyez : non, attendez la beste,
Apportez ceste estolle, il faut prendre sa teste,
Et luy serrer le col, il faut semer espais
Sur luy de l’eau béniste avec un asperges,
Il faut faire des croix en long sur son eschinc.
Je tiens le monstre pris ; voyez comme il chemine
Sur les pieds de derrière, et comme il ne veut pas»
Rebellant ; à l’estolle, accompagner mes pas 1
Sus» sus, prestres, frappez dessus la beste prise.
Que par fqrco on le traisne aux degrez de l’église.
Ainsi le gros ni asti n dos enfers fut trainé,
Quand il sentit son col par Alcide enchaîné :
Mais si tost que du jour apperceut la lumière,
Béant il s’accula dedans une poussière,
Et veautrant son corps par i’espals des sablons,
Tantost alloit avant, tantost à reculons : >
Puis poussif se faisant traîner à toute force,
Avoit en mille nœuds toute la chair entorco,
Tirant le col arrière i Hercule qui se mit
En courroux, estrangla le mastin, qui vomit 1
Du gosier suffoqué une bave escumeuse »
Dont nasquit l’acouit, herbe très-venimeuse.