Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/206

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Du ciel tous les dons elle avoit :
Aussi parfaite ne dovoit
Long-temps demeurer on ce monde. ’
Je n’ay regret en son trespas,
Comme prest de suivre ses pas.
Du chef les arbres elle touche :
Et je vy 1 et je n’ay sinon
Pour réconfort que son beau nom,
Qui si doux me sonne en la bouche 1
Toutesfois en moy je la sens
Encore l’objet de mes sens
Comme à l’heure qu’elle estait vive :
Ny mort ne me peut retarder,
Ny tombeau ne me peut garder
Que par penser je ne là suive.
Si je n’eusse eu l’esprit chargé
De vaine erreur , prenant congé
De sa belle et vive figure,
Oyant sa voix, qui sonnôit mieux
Que de coùstume, et ses beaux yeux,
Qui reluteoient outre mesure ;
Et «on soupir qui m’embrasoit,
J’eusse bien veu qu’ell’ me disoit :