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Page:Nerval - Le Rêve et la Vie, Lévy, 1868.djvu/272

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LE MONSTRE VERT


I

LE CHÂTEAU DU DIABLE

Je vais parler d’un des plus anciens habitants de Paris ; on l’appelait autrefois le diable Vauvert.

D’où est résulté le proverbe : « C’est au diable Vauvert ! Allez au diable Vauvert ! » C’est-à-dire : « Allez vous… promener aux Champs-Élysées. »

Les portiers disent généralement : « C’est au diable aux vers ! » pour exprimer un lieu qui est fort loin. Cela signifie qu’il faut payer très-cher la commission dont on les charge. — Mais c’est là, en outre, une locution vicieuse et corrompue, comme plusieurs autres familières au peuple parisien.

Le diable Vauvert est essentiellement un habitant de Paris, où il demeure depuis bien des siècles, si l’on en croit les historiens. Sauval, Félibien, Sainte-Foix et Dulaure ont raconté longuement ses escapades.

Il semble d’abord avoir habité le château de Vauvert, qui était situé au lieu occupé aujourd’hui par le joyeux bal de la Chartreuse, à l’extrémité du Luxembourg et en face des allées de l’Observatoire, dans la rue d’Enfer.

Ce château, d’une triste renommée, fut démoli en partie et les ruines devinrent une dépendance d’un couvent de chartreux, dans lequel mourut, en 1414, Jean de La Lune, neveu de