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Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/315

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portant, comme des bijoux d’ancêtres, ses toits sculptés, ses clochetons et ses tourelles. Il faut redescendre et plonger dans les rues pour s’apercevoir qu’elle a revêtu les oripeaux modernes et n’a gardé du temps passé que sa coiffure étrange et splendide.

La rue Royale, garnie de palais et d’hôtels aristocratiques, est éclairée déjà d’un double rang de candélabres à gaz. Les dernières teintes du soir dessinent à gauche les arbres effeuillés du parc, ses blanches statues, ses ravins factices où reposent les soldats hollandais de septembre ; le palais de la Nation, d’architecture classique, avec colonnes et fronton, s’étend encore à gauche du jardin. Six ministères font partie de cette vaste ligne de bâtiments. En se dirigeant le long du parc, vers la place Royale, on rencontre, au milieu d’une trouée de maisons donnant encore sur la ville basse, la statue élevée au général Belliard. — Une terrasse, chargée de balustres et de vases antiques, se profile plus loin sur le ciel jusqu’à la montagne de la Cour, et donne aux bâtiments qui l’accompagnent les airs d’une villa romaine. Le parc s’arrête à cet endroit, de l’autre côté de la rue, et borde encore de ses gracieux ombrages la place irrégulière du palais Léopold. Ce palais est modeste et contemple humblement celui de la Nation, situé à l’autre extrémité du parc, avec son arbre de liberté planté au milieu de sa cour.