Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 1.djvu/104

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pendant une fête où il a épié ton absence ; ainsi, toute la réserve qu’il montrait auparavant, c’était la crainte de toi qui la lui dictait et non une vertu naturelle. S’il en est arrivé là, c’est pour être parvenu aux honneurs contre tout mérite et toute espérance : il fallait bien qu’un homme admis à prendre la surveillance de tes biens et leur administration, de préférence aux anciens serviteurs, finît par porter la main jusque sur ta propre femme ».

Ayant cessé de parler, elle lui montra le manteau, prétendant que Joseph l’avait laissé entre ses mains quand il essayait de lui faire violence. Pétéphrès, devant les pleurs de sa femme, son récit et ce qu’il vit, ne put se montrer incrédule ; donnant plus qu’il ne devait à son amour pour elle, il ne se soucia pas de rechercher la vérité. Il loua la vertu de sa femme et, estimant Joseph coupable, il jeta ce dernier dans sa prison des criminels et quant à sa femme, il ne fut que plus fier d’elle, se portant garant de sa décence et de sa chasteté.



Chapitre V.

1. Joseph en prison — 2. Songe de l’échanson du roi. — 3. Songe du panetier. — 4-5. Songes de Pharaon. — 6. Joseph les interprète. — 7. Joseph ministre de Pharaon.

1[1]. Joseph, dans tous ces événements, s’en remit entièrement à Dieu, et ne voulut ni se défendre ni dévoiler la vérité sur ce qui c’était passé ; il souffrit en silence ses liens et sa contrainte, et se consolait en songeant que Dieu l’emporterait sur ceux qui l’avaient

  1. Gen., XL, 1