Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
comment nous ferons la révolution

gouvernements s’étaient toujours refusés à en envisager sérieusement l’application. Ils entendaient garder, même sur les champs de bataille, des apparences de civilisation… des apparences seulement ! Car il y avait davantage de véritable barbarie à lancer des milliers d’hommes les uns contre les autres, qu’à employer ces redoutables procédés.

Grâce à ces moyens, la guerre fut devenue impossible ! Or, les gouvernements tenaient à conserver la guerre, — car la peur de la guerre était, pour eux, le meilleur des artifices de domination. Grâce à la crainte de la guerre, habilement entretenue, ils pouvaient hérisser le pays d’armées permanentes qui, sous prétexte de protéger la frontière, ne menaçaient, en réalité, que le peuple et ne protégeaient que la classe dirigeante.

Le jour où on eût su qu’une poignée d’hommes décidés pouvaient s’opposer à la violation d’une frontière, — ce jour-là, l’opinion publique eût imposé la suppression des armées permanentes. Pour éviter d’être acculés à cette alternative, les gouvernements tinrent secrètes et étouffèrent le plus qu’ils le purent les inventions qui eussent permis à un peuple de protéger son indépendance territoriale, grâce à la science, — et mieux qu’avec une armée.

Ce qu’avaient refusé d’envisager les gouvernements, les confédérés allaient le tenter : sans armée, sans se battre, — rien que par l’action d’une infime minorité, — ils allaient rendre leurs frontières inviolables !