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Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/48

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comment nous ferons la révolution

ques heures de consommation, — sans renouvellement de la production de gaz.

Mais, quand on vit la lumière continuer à baisser progressivement, — bientôt n’éclairer plus qu’en veilleuse… Puis, plus rien !… Le noir !… Les ténèbres !… Il fallut bien chercher une autre explication.

Le gouvernement avait pourtant bien pris toutes ses précautions.

Que s’était-il donc passé ? Tant aux usines électriques qu’aux usines à gaz ?

Dans les secteurs électriques, les ouvriers des équipes de jour, leur temps de présence effectué, s’étaient retirés sans vouloir attendre la venue de leurs remplaçants. Or, ceux-ci, si ponctuels d’habitude, n’arrivaient pas.

Les menaces, les promesses, les objurgations des directeurs furent sans effet sur les ouvriers des équipes sortantes. Tout fut vain. Rien ne les fit revenir sur leur détermination.

Les ouvriers partis, on songea à utiliser les soldats du génie. Il y eut du gâchis, des contre-ordres, des chassés-croisés. Avant que les soldats se fussent rendus aux postes qu’il fallait d’abord leur désigner, les feux des chaudières s’éteignirent presque, et plusieurs machines, manquant de vapeur, s’arrêtèrent.

Le désarroi s’accentua, devint général. Les ordres contradictoires, les fausses manœuvres ajoutèrent encore au trouble et, en peu de temps, plusieurs dynamos furent mises accidentellement hors de service.

La confusion augmenta plus encore lorsqu’on eut