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Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/90

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comment nous ferons la révolution

Les syndicats ne se préoccupèrent pas uniquement d’assurer un minimum d’alimentation pour tous. Leurs plus actifs militants étaient hantés par la maxime, tant ressassée par Blanqui : « Il faut que, vingt-quatre heures après la révolution, le peuple constate qu’il est moins malheureux… » et cette maxime, ils s’efforçaient de la mettre en pratique.

Ils se préoccupèrent du logement et de l’habillement. On requinqua les malheureux qui étaient dans le plus grand dénuement ; on rechercha et on logea les sans-asile dans les chambres vides des hôtels du voisinage.

Les hôteliers, les commerçants, un brin offusqués, protestèrent. On arriva à les convaincre, grâce à des « bons » de réquisition, qu’ils tenaient bien pour vague garantie, mais qui leur donnaient droit de participer aux répartitions syndicales. À ces « bons » on ajoutait quelques brefs sermons sur la solidarité humaine, dont le règne s’annonçait.

Tous les commerçants, tous les propriétaires, ne furent pas d’humeur aussi accommodante. Il y en eut d’intraitables, ne voulant accepter ni hôtes, ni subir de réquisitions, — et refusant les hypothétiques « bons ». Ces récalcitrants couraient demander aide et protection à la police, à la troupe, — et il en résultait des bagarres plus ou moins graves.

Ainsi s’accentuait la grève. À l’immobilité négative des premiers jours, qui se limitait à la désagrégation sociale, commençait à succéder la période d’affirmation et de réorganisation.

L’activité grandissait au siège de la Confédération,