Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA NUIT DE LA CANCÉREUSE

— M’as-tu pardonné ?

— …

— Oh ! m’accueillir, me caresser, me battre, essayer de me pervertir un peu plus — naïve ! — me dire tout bas : « Je vous aime… Je vous aime… » ce n’est pas — belle chérie ! — me pardonner.

— Assez !

— Allons, cette nuit, chez la cancéreuse.

— Chez la cancé…

— Oui. Elle connut Satan, celle-là, et mieux, et plus, peut-être, que la nonne aux yeux romanesques et que la dame de qualité — Salut, Madame ! — J’avais pris une forme étonnante pour l’asservir, la subjuguer et la perdre… dans ce monde. Quant à l’autre, nous en reparlerons. J’avais donc pris pour posséder Hortense, née dame de compagnie, forme de Juge. À trente ans, j’entrai dans la vie de cette femme. À trente-deux ans, elle entra dans la mienne. Tu te rappelles sa maigreur agressive et jaune, son grand nez triste et