Aller au contenu

Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
CHAPITRE VI. HYMNES HOMÉRIQUES.


CHAPITRE VI.

HYMNES HOMÉRIQUES ET POËMES CYCLIQUES.


Caractère des Hymnes homériques. — Hymne à Apollon Délien. — Hymne d'Apollon Pythien. — Hymne à Mercure. — Hymne à Vénus. — Hymne à Cérès. — Hymne à Bacchus. — Le Cycle poétique. — Stasinus. — Arctinus — Leschès. — Agias et Eugamon. — La Thébaïde, l'Héracléide, etc.

Caractère des Hymnes homériques.


Les hymnes que nous possédons sous le nom d’Homère peuvent être rangés parmi les plus anciens monuments de la poésie grecque. La plupart de ces hymnes, comme je l’ai remarqué déjà, ne sont autre chose que des préludes, des ouvertures, ou, selon l’expression grecque, des proèmes, qui servaient d’introduction aux chants épiques récités par les rhapsodes. Nul doute que l’usage de commencer toute récitation poétique par une invocation aux dieux ne date de la plus haute antiquité. Plus d’un proème homérique est donc contemporain, peu s’en faut, de l’Iliade et de l’Odyssée ; et, quelque récents qu’on suppose la plupart de ces hymnes, on ne les saurait faire descendre beaucoup en deçà des premières Olympiades. Je ne parle ici que pour mémoire de ces productions assez insignifiantes. Mais il y a, dans la collection, autre chose que des proèmes. Il y a des œuvres considérables et par l’étendue et par la valeur littéraire, et qui méritent de nous arrêter quelques instants. Ces grandes compositions, égales en longueur à des rhapsodies entières, suffisaient à remplir seules le temps que les auditeurs accordaient à chaque récitation. Elles sont chacune par elles-mêmes ; elles forment chacune un tout complet. Ce ne sont pas des hymnes proprement dits, des litanies comme celles qu’on chantait devant l’autel des dieux ; ce sont plutôt de petites épopées mythologiques. Les auteurs n’étaient pas, comme