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Page:Rachilde - Monsieur Venus, Brossier, 1889.djvu/12

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préface

à l’obscénité, nous n’écririons pas de ce livre, s’il s’agissait seulement de vanter une enfant équivoque. Nous aimons Monsieur Vénus, parce qu’il analyse un des cas les plus curieux d’amour de soi qu’ait produit ce siècle malade d’orgueil. Ces feuillets fiévreusement écrits par une mineure, avec toutes les défaillances d’art qu’on peut y signaler, intéressent le psychologue au même titre qu’Adolphe, que Mlle de Maupin, que Crime d’Amour, où sont étudiés quelques phénomènes rares de la sensibilité amoureuse.

Certes, la petite fille qui rédigeait ce merveilleux Monsieur Vénus n’avait pas toute cette esthétique dans la tête. Croyait-elle nous donner une des plus excessives monographies de la « maladie du siècle » ? Simplement elle avait de mauvais instincts, et les avouait avec une malice inouïe. Elle fut toujours très inconvenante. Déjà, toute jeune, lunatique, généreuse et pleine d’étranges ardeurs, elle effrayait ses