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Page:Ramayana, trad. Roussel, tome 1.djvu/18

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29. Lui, qui sans motif a tué un tel Kraunca à la voix harmonieuse. Et pleurant aussi sur la Krauncî, il chanta ce Çloka en présence (du dieu).

30. Puis, il retomba dans ses pensées, tout entier à sa douleur. Alors souriant, Brahmâ dit au taureau des ascètes :

31. Qu’elle soit aussi un Çloka, cette phrase mélodique ; il n’y a point lieu ici à réflexion. C’est par un effet de ma volonté, ô Brahmane, que tu as proféré cette parole.

32. Raconte l’histoire entière de Râma, ô excellent Rǐshi, dans le monde (même) de ce vertueux, fortuné, prudent Râma.

33. Dis les gestes de ce héros, tels que tu les tiens de Nârada, la conduite secrète et publique de ce sage.

34. Râma et Saumitri, les Râkshasas et aussi Vaidehî, toute leur vie publique ou secrète, (raconte-la).

35. Tout ce qui est ignoré tu l’apprendras ; dans ton poème, il n’y aura pas un mot d’inexact.

36. Narre en Çlokas rythmés l’histoire sanctifiante et ravissante de Râma. Tant qu’il y aura des montagnes et des fleuves sur la terre,

37. Aussi longtemps les récits du Râmâyana circuleront dans les mondes. Tant que circulera l’histoire de Râma que tu auras composée,

38. Aussi longtemps tu habiteras les régions supérieures et inférieures de mes mondes. — Après avoir ainsi parlé, le bienheureux Brahmâ disparut. Le fortuné Muni et ses disciples demeurèrent étonnés.

39. Cependant, tous ses disciples se mirent à chanter de nouveau ce Çloka ; pleins de joie, ils le récitaient sans cesse, émerveillés.

40. Cette plainte, formulée en quatre Pâdas symétriques par le grand Rǐshi, et fréquemment répétée, fut un Çloka.

41. Cette idée vint au grand Rǐshi, à l’âme pure : — Tout le poème du Râmâyana, je veux le composer en (Çlokas) pareils, — (se dit-il).

42. Les glorieuses actions de l’illustre Râma au noble aspect, le célèbre (Muni) les raconta en des centaines de Çlokas symétriques, aux Pâdas ravissants, et fit ainsi un poème splendide.

43. La vie du prince des Raghus, œuvre d’un ascète, composée d’après les règles de l’euphonie et de l’harmonie, aux phrases rythmées sur un mode uni et suave, écoutez-la ainsi que la mort du (monstre) aux dix têtes.


Tel est, dans le vénérable Râmâyana,

Le premier des poèmes, œuvre de Vâlmîki, le Rǐshi,

Le second Sarga du Bâlakânda.