Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/201

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Les domestiques du roi, tous pleurant et l’âme dans le trouble du chagrin, marchaient devant la bière, tenant un parasol blanc, un chasse-mouche et même un éventail. Devant le monarque s’avançait flamboyant le feu sacré, que les brahmes et Djâvâli, leur chef, avaient commencé par bénir. Ensuite venaient, pour en distribuer les richesses aux gens malheureux et sans appui, des chars pleins d’or et de pierreries. Là, tous les serviteurs du roi portaient des joyaux de mainte espèce, destinés pour être distribués en largesses aux funérailles du maître de la terre. Devant lui marchaient les poëtes, les bardes et les panégyristes, qui chantaient d’une voix douce les éloges décernés aux bonnes actions du monarque.

Alors Bharata et Çatroughna se chargent du cercueil et s’avancent, baignés de larmes, en proie à la douleur et au chagrin.

Arrivés sur les bords de la Çarayoû, dans un lieu solitaire, dans un endroit gazonné d’herbes tendres et nouvelles, on se mit alors à construire le bûcher du roi avec des bois d’aloës et de santal.

Un groupe d’amis, les yeux troublés de larmes, souleva ce corps glacé du monarque et le coucha sur le bûcher. Quand ils eurent élevé sur le bois entassé le dominateur de la terre, vêtu avec une robe de lin, les brahmes d’amonceler sur le corps tous les vases du sacrifice.

Ensuite, les chantres du Rig-Véda nettoient ces vases du sacrifice avec un faisceau d’herbes kouças ; et, cet office terminé, ils jettent aussitôt de toutes parts dans ce bûcher la cuiller et les vases, les anneaux de la colonne victimaire, les graminées kouças, le pilon et le mortier, accompagnés avec les deux morceaux de bois qui, frottés