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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/206

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tous les principaux des ministres, montés sur des chars semblables au char du soleil et traînés par des coursiers rapides. Dix milliers d’éléphants, équipés suivant toutes les règles, suivaient Bharata dans sa marche, Bharata, les délices de la race du grand Ikshwâkou. Soixante mille chars de guerre, pleins d’archers et bien munis de projectiles, suivaient Bharata dans sa marche, Bharata, le fils de roi aux forces puissantes. Cent mille chevaux montés de leurs cavaliers suivaient Bharata dans sa marche, Bharata, le fils de roi et le descendant illustre de l’antique Raghou.

On voyait sur des chars au bruit éclatant s’avancer, et Kêkéyî, et Soumitrâ, et l’auguste Kâauçalyâ, joyeuses de penser qu’elles allaient ramener le bien-aimé Râma.

Ensuite le roi des Nishâdas, à la vue de cette armée si nombreuse, arrivée près du Gange et campée sur les bords du fleuve, dit ces paroles à tous ses parents : « Voici de tous les côtés une bien grande armée : je n’en vois pas la fin, tant elle est répandue ici et là dans un immense espace ! C’est l’armée des Ikshwâkides : on n’en peut douter ; car j’aperçois dans un char, loin d’ici, un drapeau, où je reconnais leur symbole, un ébénier des montagnes. Bharata irait-il chasser ? Veut-il prendre des éléphants ? Ou viendrait-il nous détruire ? En effet, aucune force d’homme n’est capable de résister à cette armée ! Hélas ! sans doute, par le désir d’assurer sa couronne, il court avec ses ministres immoler Râma, que Daçaratha, son père, a banni dans les forêts ! Car la beauté du trône est capable de séparer, dans un instant, des cœurs le plus étroitement unis par l’amitié fraternelle : le doute m’environne de tous les côtés. Râma le Daçarathide est mon maître, mon parent, mon ami, mon