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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/213

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avec le pourohita. À peine l’ermite aux grandes macérations eut-il aperçu Vaçishtha, qu’il se leva précipitamment de son siège et dit à ses disciples : « Vite ! la corbeille de l’hospitalité ! »

Dès que Vaçishtha se fut mis face à face avec lui et que Bharata l’eut salué, le solitaire à la splendeur éclatante reconnut derrière le pourohita ce fils du roi Daçaratha. Le saint, qui était le devoir, pour ainsi dire, en personne, leur offrit à tous les deux sa corbeille hospitalière, de l’eau pour laver, de l’eau pour boire, des fruits, et répondit par d’autres politesses aux respects de toute leur suite.

« Permets que je t’offre, dit le solitaire au fils de Kêkéyî, les rafraîchissements qu’un hôte sert devant son hôte. — Ta sainteté ne l’a-t-elle pas déjà fait, lui répondit Bharata, en m’offrant de l’eau pour laver, cette corbeille de l’arghya et ces fruits mêmes, présents hospitaliers que l’on trouve dans les forêts ? — Je te connais, reprit l’anachorète d’une voix affectueuse : de quelque manière que tu sois traité chez nous, il plaira toujours à ton amitié pour moi d’en être satisfait. Mais je veux offrir un banquet à toute cette armée, qui marche à ta suite : ce me sera une joie de penser, noble prince, qu’elle a reçu de moi ce bon accueil.

« Pourquoi donc as-tu jeté loin d’ici ton armée ? »

Alors il entra dans la chapelle de son feu sacré, but de l’eau, se purifia, et, comme il avait besoin de tout ce qu’il faut pour l’hospitalité, il appela et fit apparaître Viçvakarma lui-même. « Je veux donner un banquet à mes hôtes, dit-il au céleste ouvrier en bois venu en sa présence. Qu’on me serve donc sans délai mon festin ! Fais couler ici toutes les rivières de la terre et du ciel même,