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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/232

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que l’on admire en ton père ? ou montres-tu déjà même une gravité égale à celle de tes ancêtres ? As-tu soin de n’employer dans les plus grandes affaires que les plus grands des hommes, ces ministres de ton père et de ton aïeul, ces gens purs, qui ont passé dans le creuset de l’expérience ? Sans doute, fils de Raghou, les mets que l’on sert devant toi, substantiels ou délicats, tu ne les manges pas seul ? Tu invites, n’est-ce pas ? tes compagnons et tes serviteurs à les partager avec toi ?

« Le général de tes armées est-il adroit, vigilant, probe, de noble race, audacieux, plein de courage, d’intelligence et de fermeté ? Donnes-tu aux armées sans réduction, comme il est juste, ce qu’on doit leur donner, les vivres et la paye, aussitôt que le temps est échu ? —-Car, si le maître laisse écouler, sans distribution, le jour des rations et du prêt, le soldat murmure contre lui, et de là peut résulter une immense catastrophe.

« Tes places fortes sont-elles bien remplies toujours d’armes, d’eau, de grains, d’argent et de machines avec une nombreuse garnison d’ouvriers militaires et d’archers ? Tes revenus sont-ils grands ? Tes dépenses sont-elles moindres ? Tes richesses, prince, ne sont-elles jamais répandues sur des gens indignes ? Tes dépenses ont-elles pour objet le culte des Immortels, les Mânes, des visites faites aux brahmanes, les guerriers et les différentes classes de tes amis ? »

Alors Bharata, d’une âme troublée et dans une profonde affliction, fit connaître en ces termes au pieux Râma, qui l’interrogeait ainsi, la mort du roi, son père : « Noble prince, le grand monarque a délaissé son empire et s’en est allé dans le ciel, étouffé par le chagrin de l’œuvre si pénible qu’il fit en exilant son fils. Te