Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/238

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pied de ses belles-mères, et se tint devant elles ses yeux baignés de larmes. Elle fut embrassée par Kâauçalyâ, comme une fille est serrée dans les bras de sa mère. Celle-ci dit à la triste jeune fille, maigrie par son habitation dans les bois : « Comment, Djanakide, es-tu venue dans ces forêts, toi, la fille du roi des Vidéhains, la bru du puissant Daçaratha et l’épouse de Râma ? »

« Princesse du Vidéha, la flamme que le malheur frotté sur le malheur a fait jaillir en ton âme, ravage ici cruellement ta charmante figure, comme le soleil brûle un nymphée sans eau ! »

Tandis que sa mère désolée parlait ainsi, le noble Raghouide, frère aîné de Bharata, s’étant approché de Vaçishtha, lui toucha ses pieds. Quand Râma eut pressé dans ses mains les pieds du grand-prêtre, semblable au feu, comme le roi des Immortels, Indra même, presse des siennes les pieds de Vrihaspati, le céleste précepteur des Dieux, alors ce rejeton magnanime de Raghou s’assit avec le vénérable environné d’une immense splendeur. Ensuite, accompagné des ministres et des guerriers chefs de l’armée, Bharata s’approche du pieux Raghouide ; et, versé dans la science du devoir, il s’assoit dans une place inférieure avec eux, les plus savants des hommes dans la science du devoir.

Or, ce discours habile et juste fut adressé par le juste Bharata au noble solitaire assis, plongé dans ses réflexions :

« Ô toi, qui sais le devoir, gouverne en paix avec tes amis et par la vertu même de ton droit ce royaume sans épines de tes aïeux. Que tous les sujets, et les prêtres du palais, et Vaçishtha, et les brahmanes versés dans les formules des prières te donnent l’onction royale ici